Souverainiste numérique j'entends.
Je suis curieux, à qui faites-vous confiance pour bien gérer vos courriels ? Et pour l'hébergement de vos sites Web ? Êtes-vous investi à fond dans l'infonuagique ? Et vous faites affaires avec qui au juste, des entreprises canadiennes… non ?
Au nord du 49e parallèle, les frasques tarifaires et impériales de l'Apprenti ont eues tôt fait de galvaniser les ardeurs souverainistes 'A Mari Usque Ad Mare', y compris celles des amateurs de hockey qui jusqu'à tout récemment chantaient «Bring Stanley Home!» Bon, on remet ça à l'année prochaine.
Sérieusement, qu'en est-il de la panoplie technologique sans laquelle quasiment plus rien n'est possible ? Allez hop dans le même panier… on remet ça à l'année prochaine ? 😬
À la Une en Europe
En Europe, l'idée de la souveraineté numérique est partout à la Une!
Exemple récent. Le gouvernement danois s’emploie à abandonner les produits de Microsoft, y compris Office 365 et Windows et migrera vers une version non spécifiée de Linux et la suite bureautique open source LibreOffice.
Question : Si vous faites affaires avec les Apple, Google, Microsoft et OpenAi de ce monde, vos données ainsi que votre infonuagique sont-elles en «sécurité» ? Jusqu'à quand ?
Nos courriels ne sont pas aussi privés que nous le croyons. Bien qu'ils se présentent comme étant gratuits (pour les particuliers), faciles à utiliser et populaires – ils ne sont pas gratuits une miette ! Nous payons avec nos données et une confidentialité dégradée. Ça on le savait tous.
There is no such thing as “the cloud,” it’s just somebody else’s computer
Mais les Big Tech Bros sont reconnus pour se prosterner magnanimement aux pieds du commandeur en chef et peuvent en moins de deux divulguer l'intégralité de nos BAL ou, pire, nous en bloquer l'accès. Ça on le savait peut-être pas ?
Cas d'espèce : Le Procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, laquelle est centrale au maintien des droits de l'homme, a soudainement découvert que son compte de messagerie avait été fermé. Le fournisseur de services ? Microsoft. La raison ? Un décret présidentiel. Et, non, ça change rien que les données soient dans un Data Center au Pays-Bas ou au ÉU.
Oh Canada…
Depuis quelques temps, je réfléchis plus sérieusement à mes données éparpillées au sud dans les ordinateurs des autres.
Il y a longtemps que j'ai remplacé Microsoft Office par LibreOffice. À moyen terme, là où c'est possible, mon objectif est de rapatrier le maximum de mes données plus près de chez-nous.
Comme beaucoup d'entre vous, quand je fais mon épicerie, je cherche les produits locaux. Je compte élargir ces habitudes et en faire autant quand je magasine numérique.
The devil you know
Le plus difficile c'est de déménager de là où on est bien installé depuis longtemps; c'est quand même cool des serveurs à San-Francisco. Bon… faire du ménage… faire ses boîtes et accepter - OMG! - de changer. Il est vachement trop facile de s'incruster.
J'imagine que les entreprises canadiennes dont l'offrande numérique et «souveraine» est au moins équivalente sont sur le point de faire de bonnes affaires ? L'opportunité est bien réelle, surtout si les gouvernements d'ici s'y mettent.
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p.s. Je sais qu'il est possible d'héberger son propre serveur de courriels, son propre serveur web et même son propre serveur DNS. Beaux projets de fin de semaine… Il y a des intéressés ? 😅
Références :
- À Lyon, les écologistes abandonnent Microsoft pour renforcer la «souveraineté technologique des services publics»
- Le Danemark souhaite remplacer Windows et Office par Linux et LibreOffice dans le cadre de sa stratégie visant à garantir sa souveraineté numérique.
- Le gouvernement danois abandonne Microsoft au profit de l’open source pour ses logiciels
- EU launches EU-based, privacy-focused DNS resolution service
- The Word is Out: Danish Ministry Drops Microsoft, Goes Open Source
- Microsoft coupe les mails de la Cour Pénale Internationale, un avertissement pour tous les Européens
- Microsoft a supprimé le compte email du procureur de la Cour pénale internationale
- Europe needs digital sovereignty - and Microsoft has just proven why