DevLog

DevLog est une tentative de développer une forme d'écriture plus concise, commode et informelle qui reflète mieux une «conversation» normale. Voyons ce que ça donne. Les publications sur cette page sont triées par ordre chronologique décroissant.

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Quoi faire avec GA/GA4 ?

J'ai récemment migré 3 micro-sites à Drupal 11. Tous comprenaient le module google_analytics, la «religion» d'une époque qui s'est transformée en un réflexe inconscient. OK, je me range, je vais le réinstaller. Oh! le module est révolu, il est remplacé par google_tag. Bon d'accord. Ah… je dois créer un nouveau compte, GTA, changement d'époque oblige. Ah non… beurk! Je me sens Schtroumpf Grognon. Non non non…

Mais j'aimerais quand même avoir quelques chiffres… Quelles sont les alternatives open source ? Matomo 29$/mois, Plausible 9$/mois. Dans les 2 cas je dois créer un compte… re-beurk! Peut-être qu'avec quelques requêtes SQL pourraient suffire… ?

Doh! Les 3 micros sont dans un cPanel. Et qu'est-ce qu'on trouve dans la boîte à outils de tous les cPanel ? AWstats! Pas joli et plutôt rudimentaire mais ça fait minimalement la job. Hum… dans l'interface du cPanel il y a beaucoup de clics qui s'interposent entre l'envie passagère de voir ces statistiques et l'affichage (soupir)…

Je me sens paresseux. Y'a mieux ? Oui! Y'a le module Bawstats (tantinet obsolète?) qui une fois configuré, affiche les mêmes rapports directement dans le UI admin de Drupal. Youpiii!

Êtes-vous souverainiste ?

Souverainiste numérique j'entends.

Je suis curieux, à qui faites-vous confiance pour bien gérer vos courriels ? Et pour l'hébergement de vos sites Web ? Êtes-vous investi à fond dans l'infonuagique ? Et vous faites affaires avec qui au juste, des entreprises canadiennes… non ?

Au nord du 49e parallèle, les frasques tarifaires et impériales de l'Apprenti ont eues tôt fait de galvaniser les ardeurs souverainistes 'A Mari Usque Ad Mare', y compris celles des amateurs de hockey qui jusqu'à tout récemment chantaient «Bring Stanley Home!» Bon, on remet ça à l'année prochaine.

Sérieusement, qu'en est-il de la panoplie technologique sans laquelle quasiment plus rien n'est possible ? Allez hop dans le même panier… on remet ça à l'année prochaine ? 😬

À la Une en Europe

En Europe, l'idée de la souveraineté numérique est partout à la Une!

Exemple récent. Le gouvernement danois s’emploie à abandonner les produits de Microsoft, y compris Office 365 et Windows et migrera vers une version non spécifiée de Linux et la suite bureautique open source LibreOffice.

Question : Si vous faites affaires avec les Apple, Google, Microsoft et OpenAi de ce monde, vos données ainsi que votre infonuagique sont-elles en «sécurité» ? Jusqu'à quand ?

Nos courriels ne sont pas aussi privés que nous le croyons. Bien qu'ils se présentent comme étant gratuits (pour les particuliers), faciles à utiliser et populaires – ils ne sont pas gratuits une miette ! Nous payons avec nos données et une confidentialité dégradée. Ça on le savait tous.

There is no such thing as “the cloud,” it’s just somebody else’s computer

Mais les Big Tech Bros sont reconnus pour se prosterner magnanimement aux pieds du commandeur en chef et peuvent en moins de deux divulguer l'intégralité de nos BAL ou, pire, nous en bloquer l'accès. Ça on le savait peut-être pas ?

Cas d'espèce : Le Procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, laquelle est centrale au maintien des droits de l'homme, a soudainement découvert que son compte de messagerie avait été fermé. Le fournisseur de services ? Microsoft. La raison ? Un décret présidentiel. Et, non, ça change rien que les données soient dans un Data Center au Pays-Bas ou au ÉU.

Oh Canada…

Depuis quelques temps, je réfléchis plus sérieusement à mes données éparpillées au sud dans les ordinateurs des autres.

Il y a longtemps que j'ai remplacé Microsoft Office par LibreOffice. À moyen terme, là où c'est possible, mon objectif est de rapatrier le maximum de mes données plus près de chez-nous.

Comme beaucoup d'entre vous, quand je fais mon épicerie, je cherche les produits locaux. Je compte élargir ces habitudes et en faire autant quand je magasine numérique.

The devil you know

Le plus difficile c'est de déménager de là où on est bien installé depuis longtemps; c'est quand même cool des serveurs à San-Francisco. Bon… faire du ménage… faire ses boîtes et accepter - OMG! - de changer. Il est vachement trop facile de s'incruster.

J'imagine que les entreprises canadiennes dont l'offrande numérique et «souveraine» est au moins équivalente sont sur le point de faire de bonnes affaires ? L'opportunité est bien réelle, surtout si les gouvernements d'ici s'y mettent.

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p.s. Je sais qu'il est possible d'héberger son propre serveur de courriels, son propre serveur web et même son propre serveur DNS. Beaux projets de fin de semaine… Il y a des intéressés ? 😅

Références :

Drupal : quand vient le temps de payer une dette technologique

Je viens de mettre à jour 3 sites de Drupal 8 à Drupal 11.

À l'aube de Drupal 8, on disait des mise à jour (màj) des versions majeures (e.g. de 9.x à 10.x) qu'elles allaient être aussi faciles que les màj des versions mineures (e.g. 9.4.x à 9.5.x). Ça c'est le folklore. La réalité est souvent moins rose. Tout dépend de la complexité de la plateforme : les modules installés, le thème, l'étendue du rattrapage, etc.

Conditions

#1 : dans le passage de 8.9.20 à 11.1.6, soit entre le 17 novembre 2021 et 2 avril 2025, on compte 139 + 84 + 29 = 252 versions du coeur de Drupal; et tout le long de la rivière les 'dependencies' répertoriées dans le composer.lock ne cessent d’apparaitre, de changer, d'évoluer et de disparaitre. Diable!

#2 : les modules 'contrib' qui ont la cote lors de la création d'un site subissent les mêmes pressions du temps et de l'évolution technologique. En outre, leurs versions s’accrochent souvent à des versions spécifiques de Drupal.

#3 : les thèmes 'contrib' en vogue lors de la création d'un site et plus particulièrement ceux qui osaient s'éloigner bravement des courants mainstream ont eu toutes les chances de disparaitre au cours des 4 dernières versions majeures. C'est l'entropie qui veux ça.

Dates de péremption

Faites-vous des Martinis maison avec ces 3 conditions 'chik-a-chik-a-chik' et… vos chances de passer de 8 à 9 à 10 à 11 sans sérieuse gueule de bois sont minces.

Quand on promettait que «les màj des versions majeures seraient aussi faciles que les mineures», on sous-entendait, en catimini : à condition de respecter les dates de péremption (elles sont imaginaires ces dates mais leurs conséquences sont bien réelles), c'est-à-dire à condition d'être plus ou moins et en tout temps à jour, disons à l'intérieur d'une fenêtre de quelques mois.

Dit autrement, les chances de passer de 8.9.20 à 9.1.0 en décembre 2020 étaient très bonnes; mais la même transition en avril 2025 est une toute autre histoire, entre autres parce qu'à l'époque, en 2020, on pouvait compter sur Composer 1.x; alors qu'en 2025 Drupal ne supporte plus cette version de Composer. Résultat, on est pris au piège dans un labyrinthe de culs-de-sac :

 - Root composer.json requires composer/installers ^1.2 -> satisfiable by composer/installers[v1.7.0].
 - composer/installers v1.7.0 requires composer-plugin-api ^1.0 -> found composer-plugin-api[2.6.0] but it does not match the constraint.

Bienvenue dans l'enfer des dépendances circulaires! Chik-a-chik-a-chik…

On peut certes éviter tout ça en effectuant une migration des données avec Migrate et sa suite, directement dans un D11, mais ça c'est un autre sujet. On peut aussi, à nos risques et périls, supprimer le composer.lock et croiser les doigts…

La morale de la fable Le lièvre et la tortue de Jean de La Fontaine, vous vous souvenez ?

Rien ne sert de courir; il faut partir à point.

Post-scriptum

Pour deux des trois sites, j'ai réussi au bout de nombreuses tentatives crises de nerfs à franchir le mur de 8.9.20 à 9.1, c'est le plus difficile des trois murs, les deux autres étant 9.5.11 à 10.0 et 10.4.7 à 11.0. Mais à quel prix !? Ah… il faut également jongler avec les versions de PHP qui, elles, passent de 7.3 à 7.4 à 8.0 à 8.1 et à 8.3.

Et pour le 3e site vous me demandez ? Échec et mat, fanion blanc, reddition sans condition, un thème obsolète et maudit, faut accepter de payer l'intérêt de la dette : tout reconstruire de zéro dans un Drupal 11.x.

Fait. Mais où est la joie dans tout ça, je vous le demande !? Bon… la dette technologique a été effacée, certes, mais pas la dette qui apparait maintenant au grand jour : les contenus sont complètement obsolètes! Que faire du passé ? Chik-a-chik-a-chik…

Et puis dans quel état sont les bases de données de ces deux sites ? Mon instinct me dit qu'elles sont fragiles parce que leurs origines remontent à presque 10 ans.

Pour être franc, j'ai décidé de reconstruire l'un des deux autres sites, celui sur lequel vous naviguez présentement, car je faisais face à d'étranges problèmes de préfixes de langues, et ça c'est plutôt de mauvaise augure. Les certitudes valent leur pesant d'or!

Post mortem

- Le plus satisfaisant ? La mise en place d'un processus CI/CD : Ddev <-> GitLab <-> cPanel qui automatise les màj et les déploiements. La bonne nouvelle ? Avec tous ces Martinis, on est déjà quasi embaumé. DANGER : ne pas incinérer!